L’absence de connaissance, de reconnaissance du cycle féminin et le tabou qui a été posé dessus depuis de longues années constituent surement une part de la méconnaissance qui règne sur les menstruations, ainsi que sur les mécanismes physiologiques et émotionnels qui les accompagnent.
Combien de femmes ont ressenti de la honte, de la culpabilité, ou tout simplement ont eu une surprise à leurs premières règles ? Sans compter celles qui ont reçu une gifle par leur mère car c’est une tradition ? Et dans certains pays comme le Malawi, les femmes se faisant violer par un homme du village, la hyène, à leurs premières règles, leur mariage, à la mort de leur mari… Un mélange de traditions, de non-dits, de restes de religion…?
Tout cela a, en parti, mené à négliger les douleurs de règles qui deviennent de plus en plus fréquentes chez les femmes. Car comme on l’entend encore trop souvent, « avoir mal au ventre pendant ses règles c’est normal ». On peut avoir un inconfort certain, oui, mais jusqu’à quel point ?
10% à 15% des femmes souffriraient d’une endométriose. Les causes sont encore inconnues même si sont pointés du doigt les perturbateurs endocriniens et les facteurs génétiques. Les traitements classiques visent à prendre la pilule/progestatifs et vont jusqu’à la ménopause artificielle et/ou l’opération pour les cas plus compliqués.
Comme de nombreuses femmes, j’ai moi-même vécu l’incompréhension des médecins face à mes douleurs, qui chez moi se situent à l’épaule droite pendant mes règles. Après de longs mois d’insomnies, d’incapacité à travailler correctement, d’impossibilité de faire mes activités quotidiennes normalement, un isolement social grandissant, l’endométriose thoracique est enfin diagnostiquée. Plusieurs traitements me sont proposés (car l’opération trop risquée), et un chemin chaotique commence. Malgré un soulagement indéniable de mes douleurs, le traitement Lutéran a de nombreux effets indésirables. L’incompréhension continue quand je parle d’effets secondaires aux médecins : « vous les femmes, vous mettez tout sur le compte de la pilule » ; « vous n’avez pas le choix si vous voulez avoir une vie presque normale »… Et pourtant, je sens que le traitement me tue à petit feu, que la dépression et les envies suicidaires sont de plus en plus présentes, que mes relations sociales se détériorent, que je suis fatiguée tout le temps…Et pas un seul médecin ou gynécologue ne me conseille sur une éventuelle alimentation, une hygiène de vie adaptée, rien… La seule solution, c’est le traitement…
Des douleurs intestinales assez violentes commencent à apparaitre petit à petit, et je trouve qu’il pourrait y avoir un lien entre endométriose et intolérances alimentaires…ce qui me mène à essayer un régime alimentaire anti-inflammatoire qui permet aussi de réduire l’inflammation de l’endométriose. C’est le début d’une remise en question totale de mon mode de vie, de mes croyances, du fonctionnement du système de façon générale. Je commence en parallèle le Yoga qui m’apaise et me comble en même temps.
Finalement, après 8 années d’essais, de recherches, de formations, j’ai enfin trouvé un équilibre et réussi à vivre avec l’endométriose, sans traitement. J’ai aussi découvert après coup que le méningiome de ma tante paternelle avait été causé par le Luteran qu’elle avait pris pour endométriose. (Quand on parle des non-dits…je n’étais même pas au courant qu’elle avait une endométriose !) Ce méningiome a eu des conséquences irréversibles sur sa vie… Aujourd’hui le Lutéran est en arrêt de commercialisation car considéré trop dangereux, alors que les nombreuses questions posées à mes gynécologues à l’époque face à ma peur de prendre ce traitement avaient toutes comme réponse : « vous êtes hypocondriaque Madame ».
Aujourd’hui, je remercie l’endométriose de m’avoir ouvert les yeux sur ce qui ne convenait pas dans ma vie, de m’avoir offert un autre chemin, permis de découvrir le fabuleux monde des plantes médicinales et la pratique du Yoga.
Si je peux retenir une chose de tout cela, c’est l’écoute de soi et de son corps. Ce n’est pas un mythe, « écoute-toi ». Ton corps t’envoie les signaux avant qu’il ne soit trop tard.
Je vous partage bientôt mes conseils pour mieux vivre avec l’endométriose. Attention, je ne conseille pas d’arrêter votre traitement sans l’avis de votre médecin ou gynécologue bien évidemment, car le suivi médical est primordial dans cette pathologie.
Om