Chaque endométriose est unique, et un conseil ne sera pas forcément applicable à chaque cas. Je vais vous donner ici des pistes de réflexion, à vous de voir ce qui vous parle, ce qui vous convient. Dans tous les cas, un suivi médical est primordial dans cette pathologie qui peut avoir des conséquences très graves.
En travaillant sur l’aspect psychologique de la maladie qui est très importante, en améliorant votre hygiène de vie, en pratiquant des disciplines telles que le Yoga, et notamment le Yoga de la Femme, et en soutenant votre système hormonal et endocrinien par les plantes médicinales, il est possible de retrouver un meilleur équilibre et de soulager les douleurs et inconforts.
Je ne parle pas ici de guérison, je parle de vivre avec la maladie. Comme toujours, je vous dirai que la guérison est permise uniquement par soi-même, et ne peut provenir d’une source extérieure. Les thérapeutes, plantes, traitements médicamenteux sont des soutiens et accompagnements, mais la guérison ne proviendra que de l’intérieur. Il est aussi important de garder en tête que tout est mouvant dans la vie, et que l’on peut voir des améliorations rapides, puis ressentir à nouveau des douleurs/récidives…rien n’est jamais acquis, mais comme pour tout sujet de notre vie. Nous ne pouvons que nous adapter et trouver le meilleur équilibre possible avec les cartes qui sont les nôtres.
L’aspect psychologique de la maladie
Quand sont apparus les 1ers symptômes ? Vous souvenez vous des circonstances ? Au travail, en famille ? C’est une piste à explorer pour essayer de comprendre quel message votre corps vous envoie. Qu’est ce qui ne correspond plus à vos valeurs dans votre vie ?
Bien évidemment, symboliquement, l’endométriose est en lien avec la maternité, la côté féminin, l’enfance, l’envie d’avoir ou non des enfants… Ce sont des questions à se poser. De mon côté, de nombreuses pistes ont été possibles, ayant perdu ma mère jeune, doutant beaucoup de mon envie de faire des enfants dans ce monde un peu fou, ayant eu des chocs ayant mis à mal ma féminité…la liste est longue. Et le chemin l’est tout autant pour démêler le fil. A travers différentes voies, il est possible de trouver ce qui se cache sous ces symptômes, également en fonction de la localisation des douleurs.
Et puis, il y a aussi ce que l’on hérite de ses lignées. Renseignez-vous sur l’histoire familiale… des enfants morts jeunes, des fausses couches, avortements etc… j’ai moi-même exploré plusieurs pistes, avec un bébé fille mort très jeune du côté de mes grands-parents paternels ; des mamans qui meurent jeunes du côté maternel à chaque génération… A vous de réfléchir à tous ces aspects-là, et à vous de mettre un terme à ces histoires qui se répètent. Pour cela, des thérapeutes peuvent vous aider. Psychologues, psychothérapeutes, ostéopathes, lectures de mémoires akashiques, constellations familiales, micro kiné, kinésiologues… vous trouverez ce qui vous appelle et vous convient. C’est un chemin, et pas un but, chaque personne que vous croiserez sur votre route sera utile dans votre quête.
Hygiène de vie
Ici, je vous demande de prendre un peu de recul sur votre vie quotidienne, et voir si vous prenez le temps chaque jour de respirer, du temps pour vous, de méditer, de faire une activité comme le Yoga, le Chi gong, Tai chi, Danse ou tout ce qui vous appelle. Encore une fois, il faut que l’activité vous fasse plaisir, que ce ne soit pas une corvée pour vous.
Réduisez votre stress, et continuez de pratiquer une activité physique modérée chaque jour, à commencer par la marche. Délier le bassin est primordial, garder son corps en mouvement, malgré les douleurs est important. L’immobilité va figer encore plus vos muscles et tissus, qui vont se crisper et vous faire rentrer dans un cercle vicieux. Alors allez marcher avec un.e ami.e, votre conjoint.e, ou seule 20/30 minutes par jour est plus que recommandé. A cela, ajoutez plusieurs fois par semaine une activité modérée qui vous plait.
Le Yoga de la Femme est divin pour cette pathologie, car il lie la respiration, les étirements, la visualisation, et une pratique permettant de remettre l’énergie en route dans la zone du bassin, de l’utérus et des ovaires. Il est favorable dans toutes les pathologies féminines, et améliore aussi la fertilité qui est une conséquence fréquente de l’endométriose.
Un sommeil avec des horaires réguliers va favoriser l’apaisement de l’endométriose et aider votre corps à trouver un rythme. Les hormones étant déjà en déséquilibre, tout ce qui va favoriser la régulation du rythme, du cycle va être bénéfique. Je vous encourage donc à écouter votre corps, à écouter votre fatigue, et à respecter vos cycles de sommeil.
Alimentation
L’alimentation est un point très important dans l’accompagnement de l’endométriose. Il faut essayer et voir ce qui vous convient. C’est un sujet sensible car il touche aussi à l’aspect social de notre vie qui est déjà bien mis à mal avec cette pathologie. L’alimentation anti-inflammatoire est une base à mettre en place au quotidien. Le régime méditerranéen, et le régime Seignalet sont conseillés ici, mais ce ne sont pas les seuls. A nouveau, ce sont des pistes, mais chaque femme est unique ; à vous de trouver ce qui vous correspond et ce qui est envisageable selon vos propres contraintes personnelles et familiales.
On favorise
On évite
Anti oxydants (thé vert, resvératrol, Pycnogénol, N-acétylcystéine),
Fruits/légumes colorés,
Huiles de première pression à froid, notamment l’huile d’olive,
Omégas 3-6 (poissons gras type sardine, maquereau).
Compte tenu des perturbateurs endocriniens que sont les pesticides, on privilégie l’alimentation bio, quitte à revoir les quantités pour favoriser la qualité.
Les crucifères sont recommandés pour leur teneur en Indole 3Carbinol (I3C) qui favorise l’élimination des œstrogènes.
Alcool, café, excitants
Viandes rouges/charcuteries,
Laitages,
Gluten,
Sucres raffinés,
Produits industriels,
Tous ces aliments favorisent l’augmentation des prostaglandines pro-inflammatoires. Je vous recommande d’essayer au moins 3 mois et voir les améliorations que vous trouvez. Essayez d’enlever un type d’aliment à la fois, c’est un bon début si cela vous semble impossible de stopper tout d’un coup. Mais ça vaut vraiment le coup de le faire.
Tout ce qui favorise la production oestrogénique est aussi à proscrire (dont certaines plantes comme la sauge, le houblon, le Dong quai, le Soja, le Trèfle rouge, la Luzerne, le Kudzu, le Lin (graines)…).
Perturbateurs endocriniens
Des molécules dont on se passerait bien ! BPA, phtalènes, parabens, alkylphénols, cadmium, ignifuges bromés, mercure, plomb, composés perfluorés…Cancérigènes, perturbateurs des glandes endocrines et très souvent de la thyroide et des glandes reproductrices… On doit les éliminer :
On arrête tout Tupperware en plastique, tous les plastiques même alimentaires : on favorise le vrac et l’eau du robinet filtrée ! On oublie les veilles tables en plastique du jardin, les transats en plastique, le PVC…les jouets en plastique pour les enfants…oui c’est dur, on est entourés…interrupteurs et prises…à vous de voir ce que vous pouvez changer.
On filtre son eau (à minima une carafe filtrante, mais je conseille un Big Berkey qui va pouvoir filtrer les pesticides et les oestrogènes qui se retrouvent dans notre eau à cause des pilules des femmes ; l’eau osmosée est aussi une solution mais attention au ratio eau injectée/eau traitée qui n’est pas écologique)…oui ça a un coût financier important, mais ça sera rentabilisé assez vite.
On choisit mieux ses cosmétiques : on traque les phtalates et parabens, métaux lourds : on favorise les cosmétiques bios ou faits maisons ;
On évite les tampons, les serviettes et les cups qui sont aussi en plastique. Les culottes menstruelles sont parfaites et sont nombreuses sur le marché aujourd’hui ! Et vous avez surement entendu parler du Flux Instinctif Libre, FIL, que vous pouvez essayer d’expérimenter, même si je sais que souvent les règles sont abondantes lorsque l’on a une endométriose. Mais à minima, on arrête de mettre des choses en plastique dans sa Yoni…
Attention aux peintures, solvants, colles, et toutes les substances chimiques de ce genre : on favorise des COV bas et des matériaux écologiques, voir naturels si vous le pouvez.
Les poêles en téflon abimées : la pas le choix, on jette car on ne donne pas quelque chose de cancérigène aux autres !
Plantes médicinales
Mes plantes préférées pour l’endométriose :
Achillée millefeuille (Achillea millefolium) qui est utile pour le système digestif et reproducteur. C’est un antispasmodique puissant des muscles lisses, elle facilite aussi la circulation sanguine dans la région pelvienne et est décongestionnante du petit bassin. Elle lutte contre les prostaglandines pro-inflammatoires et a une action lutéotrope et bloquerait la fabrication des œstrogènes. Elle a également une action bénéfique sur le système digestif en étant carminative, cholérétique et tonique amère. Elle accompagne la femme de la puberté à la ménopause. Selon les symptômes, on l’associera à des plantes bénéfiques à la circulation sanguine, des plantes antalgiques, antihémorragiques et/ou reminéralisantes.
Forme galénique : tisane ou alcoolature
Gattilier (Vitex agnus castus) agit au niveau hypothalamus-hypophyse en induisant une remontée des concentrations de progestérone et régularise les cycles. Elle est aussi antispasmodique et améliore la vascularisation des muqueuses vaginales. C’est LA plante à essayer sur plusieurs mois avec des fenêtres thérapeutiques à respecter.
Forme galénique : alcoolature ou extrait hydroalcoolique
Alchémille (Alchemilla vulgaris) a une activité progestative constatée, avec une action antalgique, antihémorragique, décongestionnante et tonifiante des tissus en même temps. Dès qu’il y a prédominance œstrogénique, on pourra l’utiliser.
Forme galénique : infusion ou alcoolature
+ On ajoutera 2 cures dépuratives par an avec la Bardane (Arctium lappa) ou le Chardon marie (Sylibum marianum), afin de soutenir le foie qui doit traiter l’excès œstrogénique et les perturbateurs endocriniens en plus de tout le reste !
+utilisation de curcuma et oméga 3 qui seront utiles pour leur action anti-inflammatoire. Consommez des poissons gras type sardine, ou maquereau 2 à 3 fois par semaine, et des cures de curcuma 10j avant les règles seront bénéfiques.
Pendant les règles douloureuses, en cas de spasmes, utilisez de l’Huile Essentielle d’Estragon (Artemisia dracunculus) ou de Basilic (Ocimum basilicum) : quelques gouttes mélangées à une Huile Végétale d’Amande douce ou d’Abricot par exemple, à appliquer sur le bas ventre, vous soulagera.
Petits plus
Si vous êtes arrivées ici bravo ! Vous avez vraiment décidé d’être actrice de votre guérison. Alors quelques petits conseils en plus pour vous aider à avancer avec l’endométriose :
Pensez à la bouillotte, c’est tellement simple et efficace, je vous la recommande fortement. Surtout avec l’hiver qui arrive !
Documentaire Heal de Kelly Noonan. Certains passages, certains mots ont eu un réel impact en moi, comme si mes cellules avaient compris quelque chose. Je l’ai regardé plusieurs fois, et il a eu un impact à chaque fois. Ce documentaire est valable pour toute pathologie bien évidemment, et peut vous parler ou non. Mais toujours intéressant d’essayer.
Les livres de Julie Saint-clair : « Comment guérir de l’endométriose » et « Comment s’épanouir avec une endométriose »
Evitez les pantalons trop serrés, et tout ce qui congestionne le ventre/petit bassin. On laisse de l’espace à son ventre, et aux organes qui sont à l’intérieur ! On prend soin de notre petit nid dans le bassin.
Pour finir…
Faites vous suivre par un phytothérapeute ou un naturopathe pour adapter au mieux ces conseils à vos propres besoins. L’utilisation des plantes n’est pas anodine 😉
Je vous souhaite de retrouver la paix et d’entendre ce que votre corps a à vous dire 🙂
Om