Syndrome pré-menstruel

Le Syndrome pré-menstruel ou « SPM » désigne l’ensemble des troubles physiques et émotionnels qui apparaissent 1 à 2 semaines avant les règles. 9 femmes sur 10 connaissent au moins une fois dans leur vie un des symptômes du syndrome pré-menstruel. Ces symptômes diffèrent beaucoup d’une femme à l’autre, d’un cycle à l’autre…

Avant toute chose, comme dans tout trouble ou maladie, la consultation d’un.e médecin est primordiale pour éviter de passer à côté d’une pathologie grave pouvant avoir les mêmes symptômes.

Ces troubles peuvent apparaitre à tout âge, dès l’adolescence, et s’aggravent généralement à la préménopause pour disparaitre à la ménopause. Leur évolution et leur gravité semblent fluctuer selon les évènements de la vie psychique et émotionnelle. Il est donc intéressant de travailler sur cet axe psychique qui, comme dans toute pathologie, peut faire apparaitre des symptômes physiques pour nous alerter d’un dysfonctionnement et d’un non respect de nous-même dans une des composantes de notre vie.

Symptômes

Les symptômes principaux peuvent-être de différents ordres :
Physiques de type congestif ou œdémateux (seins douloureux, gonflements seins/abdomen/cuisses; faiblesse générale; prise de poids; maux de tête; troubles urinaires; problèmes digestifs; rétention d’eau…)
Changements neuro-psychiques (humeur changeante; irritabilité; larmes; mélancolie à état dépressif; boulimie…)

En règle générale, les symptômes disparaissent quelques jours après le début des règles et doivent être absents au moins 1 semaine par mois pour considérer qu’il s’agit bien de SPM.

Causes

Les causes peuvent-être nombreuses et ne sont pas clairement identifiées, mais l’explication la plus probable à ce jour serait l’hyper-oestrogénie relative (insuffisance de progestérone en seconde partie de cycle, et/ou excès d’œstrogènes).

D’autres fluctuations hormonales peuvent avoir un impact, puisque l’on touche ici à l’axe endocrinien : tout le système hormonal peut-être en cause, avec des dérèglements au niveau de l’hypothalamus, l’hypophyse, la thyroïde (hypothyroïdie en général). Il sera donc important de noter tous les symptômes spécifiques à votre cas pour pouvoir vous apporter une réponse adaptée*.

Le stress chronique est aussi un facteur aggravant, si ce n’est une cause directe, avec une production de cortisol en excès, des productions excessives d’interleukines pro-inflammatoires, une baisse de neurotransmetteurs tels que la sérotonine ou la dopamine (les hormones de la joie et du plaisir). Une hyper-œstrogénie qui persiste durant la seconde partie du cycle a également un effet négatif sur les taux d’endorphines, ce qui augmente les états anxieux/angoisses.

Un mauvais fonctionnement hépatique pourrait aussi aggraver le Syndrome pré-menstruel. Le foie a en effet un rôle « catabolisant » des œstrogènes, mais lorsque ces derniers sont en excès, le foie devient incapable de les métaboliser et une stase est possible et prédispose au SPM. Cette insuffisance fonctionnelle du foie est aggravée par la prise de contraceptifs de synthèse, l’abus d’alcool, l’excès de certains médicaments, mais également les surcharges émotionnelles. (cette liste n’est malheureusement pas exhaustive ! ).

Enfin, une insuffisance de fibres végétales dans l’alimentation va favoriser les stases digestives, et donc la réabsorption intestinale des œstrogènes qui vont finir dans le foie pour être catabolisés au lieu d’être évacués dans le colon. On rentre dans une spirale à laquelle il faut mettre un terme en soutenant le foie et en corrigeant l’alimentation.

Notons tout de même les perturbateurs endocriniens, qui comme dans l’endométriose ou de nombreuses autres pathologies, vont venir surcharger le foie d’une part, mais qui vont pouvoir prendre la place de nos hormones (on parle de xénoestrogènes), et qui vont soit avoir l’effet de l’hormone, soit l’effet inverse (effet antagoniste). Prenez donc soin d’éliminer le maximum d’éléments contenant ces perturbateurs endocriniens.

Réduire les symptômes

Les SPM peuvent-être atténués par de simples mesures hygiéno-diététiques avec un travail sur le terrain en phytothérapie qui apportent des résultats durables.

Une activité physique modérée et quotidienne comme la marche 20 à 30 minutes est primordiale pour éviter la stase au niveau du bassin, surtout si votre activité professionnelle vos oblige à être assise toute la journée. Ceci est valable en préventif pour toute pathologie 🙂

La pratique d’une activité type Yoga, Qi Gong, et notamment le Yoga de la Femme, va être adaptée pour remettre de l’énergie au niveau du bassin/utérus/ovaires, se reconnecter à cette zone que l’on délaisse souvent car source de douleur. Ces pratiques vont permettre de réguler le stress et apporter plus de conscience dans le corps et le souffle. Toute pratique qui vous permettra de réduire le stress sera bénéfique, alors soyez curieuse et essayez plusieurs activités pour trouver celle qui vous convient !

Un sommeil suffisant et régulier est évidemment important puisqu’il va agir sur tout le système endocrinien, et donc finira par impacter les hormones féminines en jeu dans le SPM. Alors oui, on le répète souvent, mais éliminez les écrans 2h avant le coucher, trouvez un rituel d’endormissement, comme par exemple énumérer 5 gratitudes que vous avez eu dans votre journée, et évitez de boire trop d’eau ou de tisane avant le coucher pour éviter le réveil nocturne !

Une alimentation adaptée, anti-inflammatoire, méditerranéenne est conseillée. Favoriser les fruits, légumes colorés, les fibres végétales, les poissons gras types sardine/maquereau pour les omega 3, des capsules d’huile de bourrache/onagre pour les omega 6. Évitez les aliments et les plantes « oestrogène-like » comme le soja ou la sauge. Puis évitez également les sucres industriels, et tous les aliments pro-inflammatoires (alcool, charcuterie, laitages, gluten…).

Une supplémentation en Zinc, vitamine B6, vitamine E, calcium et magnésium pourra être utile : faites des analyses sanguines pour savoir où vous en êtes.

Plantes médicinales*

L’axe principal sera de rééquilibrer la balance oestrogène-progestérone grâce à des plantes lutéotropes en 2ème partie de cycle. On pourra vous conseiller le Gattilier, l’Achillée Millefeuille ou l’Alchémille qui sont reines ici.

En complément, des plantes aux propriétés détoxifiantes du foie et drainantes seront très utiles pour soutenir le foie dans le catabolisme des oestrogènes.

En fonction des symptômes et donc de chacune, des plantes favorisant la circulation veineuse et/ou des plantes agissant sur le système nerveux seront bénéfiques.

Pour les huiles essentielles, on pourra utiliser HE Basilic (Ocimum basilicum)+ HE Camomille romaine (Anthemis nobilis) diluées à 10% dans une huile végétale (amande douce ou abricot) en massage sur le bas ventre pour dénouer la congestion + plexus solaire si stress associé.

Une posture de Yoga

La posture de la libellule est une posture puissante d’ouverture des hanches, mais aussi de relaxation intense. C’est l’occasion de se relâcher complètement dans une flexion qui va avoir un effet bénéfique sur toute la zone du bassin et sur le Syndrome pré-menstruel.

Assise au sol, écartez les jambes et vérifiez bien que vos ischions sont au contact du sol. Prenez une grande inspiration, grandissez-vous, puis à l’aide de vos mains en gardant le dos droit, avancez le buste. Lorsque vous ne pouvez plus maintenir le dos droit (les hanches tirent trop), relâchez la tête, les épaules, les bras, sur un coussin/bolster pour garder une posture confortable. Trouvez votre confort, puis commencez à respirer en envoyant l’air dans le bas ventre sur 5 à 10 respirations. Prenez conscience du bassin et de vos organes sacrés, et remerciez les.

Les petits plus

Faire appel a des techniques manuelles (ostéopathie, chiropractie…) pour décongestionner et éviter la stagnation. Toute thérapie qui vous parle, vous appelle sera bénéfique et vous aidera sur votre chemin.

Accepter ce qu’il se passe dans le corps et écouter : le cycle féminin a 4 phases principales et il est normal de voir des changements corporels : les accepter aide à faire régresser les troubles du Syndrome pré-menstruel.

Les cercles de femmes sont de puissantes aides pour se libérer des poids émotionnels, et surtout partager ses expériences féminines. Je vous invite à regarder les ateliers que je propose sur différents thèmes féminins afin de soutenir certains troubles.

Notes
*Comme je le précise souvent, il n’y a pas une plante pour un symptôme. Un.e praticien.ne en herboristerie doit analyser de façon globale la personne afin de lui apporter une réponse adaptée et spécifique. Et de façon plus énergétique, la/le praticien.ne pourra aussi ressentir quelles plantes seront bénéfiques ou non à chaque individu. Il est donc important de consulter un.e professionnel.le et d’éviter l’ingestion de plantes qui, aux mauvaises doses ou mal utilisées, n’auront pas de bénéfice, voire des effets indésirables.

Sources bibliographiques:
Ecole Lyonnaise des plantes médicinales, formation Herbaliste 3 ans
Mamamelis, Rina Nissim

Le Yoga de la Femme, Tatiana Elle